LA FORCE PURE -aujourd'hui à Paris-, Teddy Poulin et Cédric Sorhaindo sont tous passés par le Maine-et-Loire pour y effectuer leurs classes. Ils ont, d'ailleurs, constitué avec Bertrand Roiné la génération dorée du club. Cédric Sorhaindo était le petit dernier. Le plus jeune, le plus surprenant, le plus rapidement intégré, également, dans l'équipe première. Le plus fragile, enfin, état qui, longtemps, interpella sur sa capacité à intégrer le haut niveau. Tout môme, en effet, le gamin de la Trinité avait déjà marqué sa différence. Il avait été opéré, dès l'âge de trois ans, des deux tibias qu'il fallait redresser. En 2002, il doit repasser sur la table d'opération. On lui casse l'un des tibias et on lui pose une plaque. Il vit un véritable calvaire pendant cinq mois mais retrouve tous ses moyens. L'espoir est grand de détenir un pivot d'exception. Il est costaud, puissant. Il défend fort. Il se retourne très vite sur la zone mais il reste, malheureusement, souvent sujet aux blessures. Comme lors du rassemblement en janvier 2008 à Toulouse où lors d'un exercice de contre-attaque, il se déchire les adducteurs, en voulant éviter... Claude Onesta sur le parquet. Privé de l'Euro en Norvège, il s'impatiente sous ses airs très désinvoltes et derrière une discrétion qui ne l'empêche pas de ruminer les rendez-vous manqués. Souvent appelé, il est rarement élu quand le sélectionneur délivre sa liste des engagés aux plus grandes compétitions. Derrière Bertrand Gille, l'indiscutable titulaire et Christophe Kempé, l'équipier modèle et expérimenté, il est encore en phase d'apprentissage. Il a fini par comprendre que son heure viendrait après les Jeux de Pékin lorsqu'il sera question de rebâtir et de digérer le départ des plus anciens. Cette perspective l'a aidé à mieux gérer son organisme. Souvent utilisé blessé à Paris, il a appris à relativiser, à prendre le temps de se rétablir, à ne plus mettre sa santé en péril. Il a, en fait, suivi le même instinct qui l'avait poussé, à vingt ans, à quitter Angers pour Paris. A l'époque, il avait beaucoup consulté Joël Abati et Olivier Girault. De la même manière que, dans la capitale, il écoutera beaucoup le gardien Bruno Martini, son père spirituel, afin d'affiner son approche du monde professionnel. Peu à peu, le métier a fini par rentrer et le monde du handball s'arrête désormais sur son nom. En France, Chambéry lui a longtemps fait la cour. En Espagne, Ciudad Real, le tout récent champion d'Europe, s'est mis en tête d'en faire le successeur du légendaire Urios. En Allemagne, enfin, ses progrès ne passent pas inaperçus. C'est finalement le grand Barcelone qui s'offre ses services au début de la saison 2010/2011. Et ce n'est pas un hasard si, en l'absence de Bertrand Gille, Claude Onesta fait appel à ses services pour le Mondial en Croatie, en 2009. Tant Cédric forme alors une charnière défensive monstrueuse aux côtés de son pote Didier Dinart. Désormais installé dans les rangs tricolores, le solide pivot a bien grandi. L'avenir lui appartient plus que jamais.
SORHAINDO Cédric | Numéro:20 |
Surnom:Tchouf' | Pivot |
Né le 07/06/1984-Trinité(Martinique) | 1m92-100kg |
Club: FC Barcelone (Espagne) | 80 sélections-134 buts |