Nikola Karabatic

nikola karabatic

LE MONSTRE SACRE
Pour se réaliser, le rêve doit s'envelopper de la foi. Nikola Karabatic avait huit ans et assistait, avec son père Branko à un match de Division 1. Il se souvient très bien n'avoir pas été impressionné par le niveau de jeu. Déjà, il se sentait capable d'atteindre les mêmes hauteurs. Il a, alors, commencé à s'entraîner, à jouer et à ne penser que handball. Il n'en avait jamais assez. Il multipliait les entraînements surtout, d'ailleurs, dans les catégories d'âge supérieur. Le soir, il faisait des pompes, soulevait des haltères qu'il s'était confectionné à l'aide de divers objets traînant dans sa chambre. Il se levait, parfois, à cinq heures du matin pour suivre les matches de l'équipe de France en différé. Rien ne lui échappait. Et puis, il partait lors de chaque déplacement avec son père qui dirigeait une équipe de Nationale 2, la Robertsau en Alsace. Son père n'a pas mis longtemps à comprendre que le gamin avait déjà décidé de sa destinée. Dès lors, l'ancien gardien de l'équipe nationale de Yougoslavie qui avait participé aux JO de Séoul, se glisse dans la peau de l'entraîneur lorsque la famille émigre dans le Sud, à Frontignan. La main se fait plus ferme, le discours plus rigoureux, parcours incontournable pour mettre en accord les prédispositions physiques et techniques avec un mental sans faille. Lors de son premier match en D1, à 17 ans, Montpellier est en difficulté à Toulouse. Il inscrit deux buts décisifs. Deux ans plus tard, en finale de la Ligue des Champions face à Pampelune, il enfile onze perles qui permettent au navire héraultais de se maintenir à flot avant un match retour épique. Il est le plus jeune joueur français, une semaine plus tard, à remporter la plus prestigieuse compétition d'Europe ! Nikola Karabatic, engagé dans une course effrénée afin de battre tous les records de précocité, a gagné son pari. Mieux encore, quelques mois plus tôt, alors qu'il vient d'atteindre sa majorité il intègre l'équipe de France, son but ultime. Le Monde découvre aussi un guerrier qui, jamais, ne se contente de ses acquis ou ne se repose sur ses qualités naturelles. Son jeu, plein d'engagement, l'expose aux vilains coups et à la blessure. On lui prédit une carrière courte, il ne cesse jamais de courir une heure à chaque match vers ce destin qu'il s'est choisi. Etre le meilleur du monde. Il l'est déjà ! Cette quête l'a poussé vers toutes les audaces, à relever tous les défis et à supporter les cadences infernales du calendrier. Est-ce un surhomme ? Plutôt un cas unique qui n'entend pas freiner sa course. Champion d'Europe en club, en équipe nationale, champion olympique et du monde, « Niko » est le prototype du joueur moderne, cité en exemple par tous ses équipiers et adversaires. Il lui reste quelques mots pour expliquer cette ambition démesurée. «J'ai tellement envie que le handball soit reconnu à sa juste valeur. Alors, si je peux aider...» Et ces belles paroles, l'enfant de Nis ne manque pas de les traduire en acte. A l'été 2009, il quitte les bords de la baltique pour retrouver le club qui l'a façonné, avec lequel il a brillé pour la première fois. Montpellier, sa famille. Sa vie, c'est ce sport qu'il aime tant. Dans l'Hérault, son ambition est intacte. Sous la tunique tricolore, il ne cesse de faire des merveilles. Leader né, joueur rare. Ce mec-là n'est jamais rassasié. Et ne le sera sans doute jamais

Profil
KARABATIC Nikola Numéro:13
Surnom:Niko Arrière gauche
Né le 11/04/1984-Nis(Serbie) 1m97-106kg
Club: Montpellier HB (France) 178 sélections-762 buts