L'ENFANT DE LA BALLE Il suffit d'aller jeter un rapide coup d'œil sur les sites d'hébergements de vidéos, façon Youtube ou Dailymotion pour bien comprendre que Michaël Guigou n'est pas un joueur tout à fait comme les autres. Ses buts sont des créations, certains des moments d'anthologie. On pense à celui du Mondial 2007, en Allemagne, face à la Croatie. Ou aux autres concoctés pour Montpellier, devant Pampelune en finale de Ligue des Champions, ou à Barcelone. Mais s'il en est un qui hante toujours les nuits du "pitchoun" d'Apt, c'est bien celui de la demi-finale de Cologne. La France, jusque dans les ultimes secondes de la deuxième prolongation, n'avait jamais su se montrer suffisamment ferme pour intimider l'hôte de ce Mondial. Elle était menée d'un but, le ballon était dans les mains allemandes. La fin paraissait imminente. Le petit génie est alors sorti de sa boite. Il a subtilisé le cuir, mystifié trois Allemands, puis trompé la vigilance du gardien Henning Fritz. Imparable. Un pur moment d'art. Que les arbitres suédois, pour des raisons qui échappent encore aujourd'hui au commun des mortels, n'ont malheureusement pas goûté... Michaël Guigou est un pudique, qui préfère l'ombre à la lumière, le mot pesé à la déclaration fracassante. Un enfant de la balle, licencié depuis l'âge de cinq ans. Sa maman rapporte même qu'elle avait perdu les eaux alors qu'elle était en train de manager l'équipe féminine d'Apt ! Un gamin entré au centre de formation du Montpellier HB pour s'éclater. Ressorti avec tout le bagage du professionnel. Un joueur moderne, plutôt ailier, mais tout aussi habile à la mène. Vif et culotté. Créatif et impertinent. L'Europe lui tendait les bras. Il a privilégié le confort et l'agrément. L'ambition raisonnable de sa famille d'adoption. Il est un des rares de cette génération-là à ne pas avoir considéré que l'herbe était peut-être plus verte ailleurs... A rester fidèle à son club de cœur. Blessé et privé d'Euro en 2008, il comptait profiter de la préparation aux JO pour enfin se ressourcer. Mais Michaël Guigou vivait décidément une saison galère. Victime d'une périostite, il avait observé plusieurs périodes de repos pour tenter de résorber le mal. Mais chacun de ses retours avait été marqué par des entorses, des pépins. Alors il s'est résolu à l'opération, à l'automne 2007. Malgré un retard dû à une inflammation de la gaine du péroné, il est revenu au printemps 2008, à son rythme, sans rien bousculer. Il a pris le temps de s'habituer à sa nouvelle cheville, de retrouver des sensations. Mais au moment où l'horizon semblait enfin se dégager, il a, à nouveau, été freiné par une déchirure. A Pékin, le petit génie a goûté le bonheur de l'Or suprême, mais n'a pu, pour autant, s'exprimer comme il l'aurait souhaité. Précieux, malgré tout, il a repris les affaires domestiques avec Montpellier. Tout le monde pressentait que la Croatie serait le théâtre de nouvelles prouesses, de ses dernières inventions géniales. Il a brillé de mille feux sur les planches d'Osijek, de Split et de Zagreb. En souffrance en Autriche lors des premiers ébats, il a ensuite servi la cause avec justesse et décroché une seconde médaille d'or européenne il y a un an. Enfin libre d'exprimer son talent... A Montpellier, il a retrouvé Nikola Karabatic, de retour au pays, s'est lié d'amitié avec l'un des meilleurs ailiers du Monde, Vid Kavticnik. Il est, plus que jamais, un des piliers majeurs de l'ensemble héraultais. Et sans conteste une pièce maitresse de l'équipe de France dont il devrait faire le bonheur encore un bon moment...
GUIGOU Michael | Numéro:21 |
Surnom:Mika | Ailier gauche |
Né le 28/01/1982-Apt(Vaucluse) | 1m79-78kg |
Club: Montpellier HB (France) | 151 sélections-546 buts |