William Accambray

LE PROMETTEUR
il est le fils de. Et partout où il évolue, à Montpellier depuis 2005 comme sous le maillot bleu depuis mars 2009, son patronyme suscite l’étonnement. Suscite l’admiration. William Accambray, 21 ans, en convient. Et l’arrière gauche prometteur, initié au handball depuis l’âge de 6 ans à Châteauneuf-de-Grasse, semble s’accommoder d’un nom honorifique. Comme un signe distinctif, une marque de fabrique qui a pris corps et acquis ses lettres de noblesse dans le sport de haut niveau. William, ou le digne héritier d’une longue tradition de sportifs renommés. Fils de Jacques, lanceur de marteau, éminente figure de l’athlétisme français. Fils d’Isabelle, experte en lancer de disque. Là ne s’arrête point la coutume. Les us gagnent la fratrie. Le natif de Cannes est de surcroit le petit frère de Jennifer, espoir prometteur au javelot avant qu’une blessure à l’épaule ne porte atteinte à sa carrière promise. Enfin, le frère aîné, Mickaël est un volleyeur pensionnaire du CNVB. Le sport s’est donc imposé à l’Azuréen comme une évidence. Le hand, pas naturellement. Son parcours ne l’y prédestinait pas forcément. Orienté inévitablement vers l’athlétisme, sous la houlette d’un père soucieux de l’initier à un sport universel qui concourt au développement des qualités physiques dans tous les domaines. Ses capacités athlétiques ne tardent pas à faire des émules. Le monde de la petite balle ronde croise progressivement son chemin. Conquiert un jeune copieusement talentueux au saut en hauteur et au javelot. Le grand saut, le Cannois le franchit dans le prestigieux club héraultais, ses armes bien aiguisées dans le pôle espoir de Nice. Patrice Canayer est l’instigateur de cette émancipation précoce. William plie bagages en 2005. Adieu sa région de cœur. Hommage à son club adoré, le HB3M. Destination le centre de formation de Montpellier. Parfaire ce talent, encore à l’état brut, sera l’issue de cette aventure nouvelle. Un travail de longue haleine attend le jeune droitier. Surclassé quelques années plus tôt dans les sélections départementales, le natif de Cannes, des étoiles pleins les yeux, doit faire face à la concurrence et l’expérience de ses camarades. Mais sa force psychologique lui permet de faire front. Son esprit combatif, il se l'ait façonné de ses propres mains au gré de son vécu montpelliérain. Encore un peu tendre au début pour un arrière incroyablement véloce. Discret mais franchement généreux. Toujours un tantinet timoré mais dorénavant plus ouvert et épanoui dans une formation héraultaise bienveillante. Patrice Canayer, lucide quant à son solide potentiel, a placé d’immenses espoirs en lui. Dans son sillage, Claude Onesta attend davantage d’engagement et de prise de risque. Avec l’espoir de devenir un relai sérieux à Daniel Narcisse. En l'absence de ce dernier lors du Mondial 2011, le gaillard de la côte d'Azur est évidemment la solution miracle. Les responsabilités ne lui font pas peur. Sur les parquets du grand monde, il s'est parfois égaré, mais il s’est surtout montré précieux en Suède. Et nul doute que ce premier bonheur n'est que le début d'une belle aventure.